Je monte le son
Deux heures par jour dans les transports
Un pion mobile triste décor
Je trace à l’aveugle vers un job alimentaire
Je courbe l’échine devant un patron tortionnaire
Paris… J’avais fait le pari
D’y réussir ma vie
Je rêvais d’un amour, d’un boulot peinard
Dix ans que je stagne sur la case départ
Je rentre le soir, seul, sur les rotules
Je m’enferme comme un con dans mon appart ridicule
Je me vautre épuisé au fond du canapé
Et j’allume la télé
Et je monte le son
Et je monte le son
Pour couvrir celui de mon voisin à la con
Je monte le son
Des visages en pagaille croisés chaque jour
L’indifférence totale me déprime toujours
J’en croise du monde
Y a-t-il seulement quelqu’un qui me prendrait la main?
Et on avance, on avance
Sans trop savoir vers où … on avance
Le matin je me lève, je prends mon petit déj
Et je rentre dans la danse
Et je monte le son
Et je monte le son
Pour combler le vide de ce wagon à la con
Je monte le son
Parfois je ferme les yeux
Je m’évade un peu
J’ai besoin d’ailleurs, besoin de chaleur
Mais j’ai même pas la thune
Pour quitter le bitume
Je n’ai que le son, le son des avions
Mais j’ai même pas la thune
Pour quitter le bitume
Je n’ai que le son, le son des avions
Deux heures par jour dans les transports
Un pion mobile triste décor
Je trace à l’aveugle vers un job alimentaire
Je courbe l’échine devant un patron tortionnaire
Des visages en pagaille croisés chaque jour
L’indifférence totale me déprime toujours
J’en croise du monde
Y a-t-il seulement quelqu’un qui me prendrait la main?
Je rentre le soir, seul, sur les rotules
Je m’enferme comme un con dans mon appart ridicule
Je me vautre épuisé au fond du canapé
Et j’allume la télé
Nous sommes une vingtaine logée sous le même toit
Mais c’est partout pareil, c’est du chacun chez soi
Un sourire coincé dans la cage d’escalier
Et puis l’étrange sentiment se sentir transparent
Paris… J’avais fait le pari
D’y réussir ma vie, d’être heureux ici
Paris
Paris… Paris…
Pari tenu, Paris foutu
N’y pensons plus.